Retour sur une semaine de Pomodoro au boulot
Il y a une dizaine de jours, j’entamais une semaine de test pour essayer d’appliquer au travail la technique Pomodoro, découvert lors de ma lecture de Soft Skills.
Alors, Pomodoro au boulot, c’est jouable ?
Pomodoro c’est quoi ?
Pomodoro est une technique de travail permettant d’augmenter sa productivité. Rien que ça !
Le but est de se concentrer sur une seule tâche à la fois en évitant le “task switching” et ainsi ne pas perdre un temps de “mise en condition” à chaque (re)démarrage de tâche.
Contexte équipe et pourquoi maintenant
Je travaille actuellement au sein d’une équipe d’environ 10 personnes, dans un open space, en pratiquant Scrum. Cela facilite la communication entre nous et nous permet aussi d’être tous plus ou moins au courant de ce que chacun fait.
Nous travaillons ainsi depuis plusieurs mois et nous avons entamé la dernière phase du projet de construction, celle où les complications se présentent ! Davantage d’interrogations fonctionnelles, de cohérence globale, plus de bugs, plus de code mort, plus de questionnement. Et donc un plus gros besoin de communication. C’est normal.
Mais la contrepartie est qu’il est plus difficile de trouver un créneau pour se concentrer 2h sur une tâche qui nécessite beaucoup d’attention. Voilà pourquoi j’ai donné sa chance à Pomodoro.
Fonctionnement
Le principe est simple, un pomodoro est composé de deux étapes:
- 25 min de travail “intensif”: focus sur une tâche, pas de distraction, pas de notification, pas de mail, pas d’interruption de la part des collègues…
- 5 min de pause: marche pour détendre les muscles, réponse aux questions des collègues, …
Tous les 4 pomodori, une pause plus longue (15-20 min) pour prendre un café et s’aérer l’esprit.
Il s’agit en premier lieu d’une rigueur qu’on s’impose à soi-même pour ne pas être distrait: ne pas checker ses mails constamment ou sauter sur la première notification peut être compliqué au début. Mais quand on travaille dans une équipe de 10 personnes en open-space, l’environnement externe compte autant de distractions (si ce n’est plus) que son propre contexte individuel. Alors comment on fait ?
Mise en place
La clé est de bien prendre le temps d’expliquer en quoi Pomodoro consiste et pourquoi on le fait (manque de plage de temps à consacrer à une activité) et que ce n’est absolument pas une poussée d’associabilité soudaine !
Insister sur le fait que l’on n’est pas complètement indisponible si une question bloquante se présente à un collègue ou si le besoin d’un coup de main se fait sentir. Juste que si la question peut attendre un peu, on sera entièrement disponible et l’esprit libre pendant 5 min et plus si besoin, dans 25 minutes maximum !
Ensuite les 25 minutes sont assez facile à mettre en pratique si on part d’une base Scrum:
- on découpe un peu plus finement les tâches qu’on s’est assigné au Daily Scrum
- on met en place un timer (un plugin Chrome simple me suffit)
- on choisit une marque/repère qui permet à l’équipe de savoir qu’on est en cours de pomodoro (j’ai choisi les écouteurs car cela permet aussi de se mettre dans une bulle même si cela peut avoir quelques inconvénients, j’y reviens plus loin)
- on se met une bonne dose de rigueur sur les mails et réseaux sociaux (désactivation des notifications notamment)
Pendant les 5 minutes de pause, j’essaye de me lever le plus souvent possible pour deux raisons: cela permet un relâchement musculaire et aussi de montrer clairement que je suis disponible pour des questions, un coup de main, etc, …
Ca marche ?
Oui. Trop bien même. J’étais rincé mentalement le premier soir !
Mais par contre j’avais sorti une bonne journée de développement !
J’attribue cette fatigue à deux choses:
- un trop grand nombre de pomodori dans la journée (9 le premier jour)
- la musique, qui même si elle est assez efficace pour se couper du reste de l’open-space, ajoute quand même il me semble une fatigue mentale
Je me suis donc adapté en ne faisant que 6-8 pomodori les bons jours (ceux sans ces chronophages réunions) et en coupant la musique un pomodoro sur deux, en gardant juste le casque sur les oreilles.
Voilà, à chacun de trouver son équilibre ! Et vous, vous avez déjà essayé ?